Deborah Bonham
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Interview Deborah BONHAM
Samedi 4 octobre 2014
Espace Culturel du Brionnais - Chauffailles


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(c) deborah bonham
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Merci à Nathalie Milliet pour sa traduction.

Nous sommes ravis de t'accueillir sur rock-interviews.com, Deborah.

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Je suis enchantée.

AM : Tu es née au Royaume-Uni et, quand tu étais enfant, tu as eu l'occasion de t'intéresser de très près à la musique. Pourquoi ?

Mon frère était membre de Led Zeppelin. J'avais six ans quand il a intégré le groupe. J'ai grandi au sein d'un foyer où l'on écoutait énormément de bonne musique. Mes parents adoraient les big bands tels que Tommy Dorsey ou Glenn Miller, des groupes dans lesquels jouaient des batteurs comme Buddy Rich, Gene Krupa, Ce sont eux qui ont inspiré mon frère. Puis j'ai évolué vers Hendrix, La Motown, Crosby, Stills & Nash...pour n'en citer que quelques-uns.

Deborah, tu portes un très joli collier.

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Oui, ce sont les trois cercles. C'était le symbole de John lorsque le groupe a sorti l'album Led Zeppelin IV. Je ne l'ai jamais enlevé. Je le porte depuis des années. D'ailleurs, il serait grand temps que je le nettoie !



Tu es devenue chanteuse de rock et de blues.

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C'est exact.

AM : Que penses-tu du fait d'être une femme dans le monde de la musique ?

Ce n'est pas évident, c'est même très difficile. On attend de toi que tu travailles ton sex-appeal et ça n'a jamais été mon truc. Ce n'est pas du tout moi. Je veux juste chanter les morceaux qui me conviennent. Je ne porte pas de mini-jupe et je n'aime pas montrer mon corps, surtout pas maintenant ! Même quand j'étais plus jeune, je ne l'aurais pas fait. De ce fait, tout est devenu beaucoup plus compliqué vis-à-vis des maisons de disques, car nous étions en désaccord sur ce point. Tu dois suivre ce que te dicte ton cœur, ce qui, selon toi, est la bonne voie. Comme disait Janis Joplin, tu dois être fidèle à toi-même. Si tu n'en es pas capable, tu ne convaincras jamais personne, aucun public. J'ai donc décidé de mener ma barque à ma façon. Ce fut un parcours très difficile et ça l'est encore plus maintenant, car le monde de la musique n'est pas tendre avec les femmes qui avancent en âge, mais je m'éclate et je me sens libérée. J'ai tout simplement le sentiment de faire ce que j'ai envie de faire et si les gens apprécient, je suis absolument comblée. Je peux m'habiller comme je veux. Je porte des vêtements des années 70, mais c'est ce que j'aime.

Y a-t-il tout de même des avantages ?

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Je n'en suis pas persuadée. Le monde du rock et du blues est très masculin. Il y a quelques années, je suis partie en tournée aux États-Unis. Les places se vendaient bien, c'était génial. Une maison de disque m'a dit que les femmes n'avaient pas leur place dans le milieu du rock. J'ai répondu que, selon moi, il existait des exemples de femmes assez étonnantes : Janis Joplin s'était plutôt bien débrouillée, tout comme Maggie Bell, Aretha Franklin, Dusty Springfield, Elkie Brooks. Ce principe selon lequel les femmes et le rock ne sont pas compatibles m'est complètement égal !

Peux-tu me dire qui est à tes côtés sur cette photo ?

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C'est l'amour de ma vie, Paul Rodgers. C'est LA voix. Nous sommes devenus très bons amis. Ce fut un plaisir et un honneur de chanter avec lui. Les rêves sont ainsi faits. Si Paul pense que je suis à la hauteur pour chanter avec lui, alors mon rêve s'est réalisé. Que je vende des disques ou pas n'a aucune importance. J'ai chanté avec Paul Rodgers et j'en suis très heureuse. J'ai grandi en l'écoutant. Mon chant reprend d'ailleurs pas mal de son phrasé. C'est un homme extraordinaire. Et je serai sur scène avec lui le 3 novembre au Royal Albert Hall de Londres. C'est extrêmement impressionnant. Il a tellement de talent. Je suis excitée comme une puce à l'idée de ce concert.

Tu as sorti un album intitulé Spirit. Pourquoi ce titre ?

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Oui. Principalement parce que le morceau-titre me ressemble vraiment. Il illustre à quel point l'esprit de mon frère est présent en moi. En réalité, John ne voulait pas que je me lance dans le milieu du rock. Lorsque j'étais petite fille, je me souviens lui avoir dit que c'était ce que je voulais faire. Quand j'y repense, je sais qu'il n'était pas d'accord avec moi. C'était un monde dur et implacable, surtout à la fin des années 70. Des tas de filles tournaient autour des groupes rock comme Led Zeppelin. John a vu un aspect du milieu qui ne lui semblait pas convenable pour sa petite sœur. J'ai 14 ans de moins que John. Il pensait que je devais d'abord aller à l'école et réussir mes examens. Il m'a vraiment encouragée dans ce sens. Je suis ravie qu'il l'ait fait, car cela m'a permis d'apprendre le français. Maintenant que j'ai du succès en France, j'arrive à m'exprimer dans la langue. C'est donc de là que vient le titre, car j'ai toujours voulu être chanteuse, c'est dans mon sang, c'est cet esprit. Je traversais également une période difficile lorsque nous avons enregistré l'album. Ma mère venait juste de mourir. La spiritualité, l'un des autres thèmes phares, m'a beaucoup aidée à m'en sortir.

Où a-t-il été enregistré ?

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La batterie a été enregistrée là où j'habite. Marco Giovino, le batteur, a fait le voyage depuis Nashville. Il a joué avec Robert Plant & Band of Joy. Peu de temps avant qu'elle nous quitte, j'ai emmené ma mère voir Robert en concert à Birmingham. Marco s'était procuré mon précédent album, Duchess. Il m'a dit qu'il l'appréciait et qu'il était très fan. J'ai trouvé ça adorable. Par la suite, il m'a envoyé un e-mail pour me demander si nous pouvions nous rencontrer. Il m'a demandé si j'envisageais de refaire un album. Je lui ai dit que oui, que j'avais écrit les textes, mais que je n'avais pas de batteur. Je croisais les doigts, car je l'avais déjà vu à l'œuvre. Il était vraiment bon. Le fait qu'il accepte le job m'a comblée de joie. Il est donc venu des USA, nous avons enregistré la partie batterie, puis j'ai réalisé la moitié de l'album ici. Je suis partie à Nashville pour le mixer et le terminer dans son studio. Cet album est sorti chez Spectra records. Je suis très contente de cette maison de disque.

AM : Combien y a-t-il de titres sur Spirit ?

Il y en a 12, et j'en ai rajouté deux en français : Guide-moi (Take me Down) et M'envoler (Fly).

Qui a traduit ces titres en français pour toi ?

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Mon amie Nathalie. C'est la belle-sœur de mon agent, Laurent Milliet. Je lui ai demandé de le faire, car mes traductions étaient trop littérales. Elle en a fait de véritables poésies en français. C'était superbe. Elle m'a permis de le faire. J'aime interpréter ces titres sur scène. Je joue systématiquement Take Me Down (Guide-moi).

AM : Nathalie est également une très bonne amie personnelle et une très bonne traductrice. Ces morceaux sont magnifiques et nous apprécions vraiment ton album.

Merci. J'en suis, moi aussi, très satisfaite. Je suis revenue à mes racines. Il n'est donc pas très rock. Je souhaitais un retour aux mandolines et aux guitares acoustiques, un peu dans le genre country. Mais je voulais aussi conserver un esprit rock et blues. J'ai donc essayé de marier ces trois styles.

Qu'aimes-tu faire lorsque tu n'es pas en tournée?

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Je monte mes chevaux et je viens en aide à d'autres. Je passe tout mon temps avec eux et avec les deux chiens que j'ai recueillis. Je me promène avec eux près de chez moi, au bord de la mer. Je fréquente les pubs, comme tout bon Anglais qui se respecte.

Ce soir, tu es de nouveau en France pour un concert, peux-tu nous présenter tes musiciens ?

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Oui. Nous avons Peter Bullick à la guitare, Ian 'E' Rowley à la basse et Gerard 'G' Louis aux claviers. Ils ont tous trois accompagné Paul Rodgers. Ils ont assuré les trois derniers concerts de Paul Rodgers au Royaume-Uni. Ils ont également joué avec Robert à l'occasion d'une fête à laquelle nous nous sommes rendus. Mon neveu Jason Bonham assurait la partie batterie. Ce duo avec Robert fut également un grand moment pour moi. Un nouveau batteur nous a rejoints cette fois-ci. Il s'agit de Frank Benbini, des Fun Lovin'Criminals. Il officie aussi dans un autre groupe, Radio Riddler, qui vient de sortir une version reggae de l'album Purple Rain de Prince. Il m'a demandé d'y figurer en guest. C'est ainsi que l'on s'est connu. Il est ravi que l'album soit classé dans les charts reggae au Royaume-Uni. Je le suis aussi, car cet album intitulé Purple Reggae est vraiment fantastique. C'est en Belgique que nous avons donné notre premier concert avec Frank. Il est grand fan de mon frère. On retrouve la patte de John dans son style et c'est vraiment génial.

AM : Merci beaucoup, Deborah, de nous avoir consacré un peu de ton temps.

Merci beaucoup.

AM : Bon concert pour ce soir ! Au plaisir de te retrouver sur scène. Merci beaucoup.

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