Interviews de Leo LYONS 6 Juin 2008
Le Creusot Blues Festival/France
Site de Ten Years After
Site de Leo Lyons
Un jour je parcourais un journal qui faisait de la pub pour des émissions de radio et dans ce journal
il y avait également un encart publicitaire pour un livre qui s'appelait Suez. Tu connais le canal de Suez ?
AM : Oui
Leo : Le bouquin s'appelait "Suez Ten Years After". Comme on cherchait un nom pour notre groupe,
j'ai pensé : Ten Years After est un nom qui me botte parce que pendant les 40 années qui vont suivre
les gens vont tous me demander, d'où vient votre nom ? Dans Ten Years After il y a le chiffre 10 qui est
fondamental, c'est Alpha et Omega, le début et la fin, c'est également un chiffre important pour le Tarot...
oui je pourrais dire beaucoup de choses, d'ailleurs durant toutes ces années je pense que je l'ai fait !
Si je peux résumer l'histoire du groupe...Oh ce n'est pas facile...
Le groupe s'est formé en 1967. On a commencé par travailler au Royaume-Uni.
Je pense que notre première chance a été de jouer au Marquee Club.
On a fait le festival de blues/Jazz de Windsor. Après on a tourné un peu partout en Europe ainsi qu'en Amérique;
ça marchait pas mal pour nous là-bas. Puis arriva Woodstock. Un an après le festival une cassette video est sortie et cela
nous a permis d'aller jouer dans des endroits où nous n'avions jamais été, comme par exemple certaines petites villes.
On a fait pas mal de tubes et d'albums, puis on s'est séparé en 1975.
Le groupe est reformé depuis 5 ans presque 6 ans maintenant avec Joe. Nous avons fait un album en studio et un album live.
Notre nouvel album qui s'appellera "Evolution" va sortir cet automne, il y aura aussi un DVD...
et ce soir nous sommes au festival de blues en Bourgogne...
Le meilleur souvenir...Je pense que le festival et le DVD ne font qu'un, c'est difficile de dissocier les deux.
Woodstock était un festival parmi tant d'autres car à cette époque fantastique on
faisait trois tournées par an, 21 semaines en Amérique, on a joué au festival de jazz de Newport,
au festival de Texas Pop et l'année d'après au festival de l'île de Wight.
C'était tous des festivals formidables. A Woodstock l'ambiance a été unique, peut-être parce qu'on
attendait 50 000 personnes et il y en a eu plus de 450 000, une foule très nombreuse.
Quand on regarde le DVD aujourd'hui, je pense qu'on saisit l'essence même de ce qui se passait à l'époque
et pour les personnes qui n'ont pas pu assister à ce festival c'est très intéressant de le visionner.
Leo : Oui.
AM : Que peux-tu nous dire en tant que membre originel du groupe ?
Qu'est-ce que je peux dire ? Je n'aurais jamais pensé que je jouerais encore. J'ai arrêté les tournées à
l'âge de 27 ans, mais cela me manquait. Je n'ai jamais quitté le monde de la musique puisque
j'ai écrit des chansons, j'ai produit d'autres groupes, j'ai joué en studio. Il y a 6 ans j'ai eu la chance de rejouer,
je le voulais vraiment et j'en suis ravi. Je reviens à mes premières amours : partir en tournée et jouer
en public. C'est ce que je préfère par-dessus tout.
J'apprécie de faire d'autres choses mais j'aime bien me produire en concert.
J'aime bien les deux. J'apprécie les festivals car on joue en plein air et j'aime bien être dehors,
c'est tant mieux car ça correspond bien au mon métier que je fais, mais j'aime également jouer dans les salles et les clubs.
Oui. Je crois que c'était en été 97 - Je vis à Nashville, je suis compositeur - Un jour j'ai
reçu un coup de fil me demandant si je voulais faire quelques concerts de plusieurs semaines en Italie
avec un guitariste de blues Américain. Ils ont également demandé à Rick Lee, le batteur de TYA si
il voulait être des nôtres. Rick m'a appelé et je lui ai dit : "J'aime l'Italie".
L'été dans le Tennessee il fait très chaud (100 degrés Fahrenheit)...ce qui fait à peu près 39 degrés Celsius alors
j'ai dit oui. Les gens sont venus nous voir et voulaient entendre du TYA.
Les promoteurs nous ont demandé si on pensait reformer TYA.
Ce n'était pas possible de retravailler avec Alvin car il ne voulait pas, et je ne voulais pas non plus
le faire avec quelqu'un qui n'était pas décidé, tu sais.
Mais parce que pour moi c'était amusant de reformer le groupe, nous avons cherché un guitariste,
nous en avons auditionné plusieurs, et mon fils un jour m'a recommandé Joe - Il était avec lui à l'école - Joe
correspondait parfaitement au guitariste que l'on recherchait... et je pense que
cela devait arriver. On a été très chanceux. Je n'aurais pas pensé que cela marcherait.
Si quelqu'un m'avait dit pourquoi ne pas reformer TYA et repartir sur la route tous ensemble.
J'aurais dit : "Non"...Mais c'est arrivé ainsi...synchronisme...et cela fait maintenant 6 ans.
Roadworks, oui. Il résume ce que nous avons fait durant ces 5 dernières années.
Il y a des vieux morceaux et des nouvelles chansons qui ont été enregistrés en tournée en France et
en Allemagne. La photo qui est sur la pochette (la montrant) : C'est là que je vis,
je passe par ici....Tu vois je suis plutôt par là-bas, j'habite dans le Tennessee.
Roadworks est un double album enregistré en public, il y a certains morceaux qui sont sur
l'album "Now" et d'autres chansons que nos fans aiment bien écouter.
AM : Quelle est ta chanson préférée ?
Leo : Je ne sais pas, je n'ai pas vraiment de chanson préférée.
Celle qu'on ne joue pas très souvent je suppose car j'ai toujours aimé interpréter des nouveaux titres.
Sur notre nouvel album on a 10 nouveaux morceaux et je suis impatient de jouer les autres.
J'aime toutes les chansons. En public c'est quelque chose de différent car il y a une interaction avec
la foule et j'aime bien ça.
En principe j'écris la plupart des morceaux parce que c'est ce que j'ai fait pour vivre pendant très
longtemps mais parfois on travaille aussi à plusieurs avec les autres membres du groupe.
Toutes sortes de musiques. J'aime la musique country car j'ai été rédacteur pour un éditeur de musique
country pendant plusieurs années. J'aime le rock, le blues et la pop....De Dave Matthews...à Cold Play,
j'aime beaucoup de choses différentes.
Je connais beaucoup de gens, beaucoup de fans, ce sont souvent les mêmes qui viennent nous voir.
Nous étions en Allemagne hier soir et après le concert on a l'habitude de signer nos albums ou d'autres choses.
Cela nous permet de rencontrer notre public et de parler avec quelques-uns.
Un fan nous a dit : "C'est la 18ème fois que je vous vois en 2 ou 3 ans".
Certains viennent d'assez loin pour nous voir, oui je peux dire que j'en connais quelques-uns par leur nom.
Il y a de plus en plus de jeunes qui viennent nous voir, c'est bien. Ils semblent intéressés par les choses rétros,
les voitures, les fringues, la musique et je trouve ça bien. C'est aussi très sympa de voir des jeunes qui commencent à jouer.