Bernie MARSDEN - Interview 25 Juin 2009
C'est une très belle région, un très beau cadre, c'est magnifique et les gens sont très aimables. Je passe un excellent moment, c'est très agréable d'être ici.
(Rires) Un seul mot : longue ! J'ai eu beaucoup de chance, tu sais. Tout le monde travaille dur,
certains plus que d'autres. Je suis toujours très étonné que l'on me demande de venir jouer dans
le monde entier, encore plus qu'il y a dix ou vingt ans en arrière.
C'est formidable et j'y prends beaucoup de plaisir. Quand je ne m'amuserai plus en jouant, j'arrêterai. C'est aussi simple que ça.
Mon meilleur souvenir avec Whitesnake ? Je pense que toute l'aventure est un bon souvenir, tu sais.
Bien sûr, il y a eu du pas très bon, du très très bon, du très très mauvais mais rien de si terrible.
Ca fait longtemps. Je regarde le passé avec un œil attendri. C'est comme avec un gamin qui grandit.
Au début, tu as des problèmes puis plus tard, tu atteins un certain niveau où l'on peut communiquer en
se comprenant mutuellement. Lorsque je regarde la période Whitesnake de ma carrière, je m'aperçois que
ce passage a été très très bon pour moi. J'ai adoré et je regarde ce passé avec beaucoup d'affection.
AM : As-tu une anecdote amusante à nous raconter ?
Il y en a des tas. On pourrait faire toute l'interview là-dessus. Nous devions jouer à l'Hammersmith Odeon et David est
tombé dans la fosse d'orchestre. C'était le drame, vraiment pas de chance mais c'était tellement drôle que nous avons tous ri.
J'ai tellement ri que j'y suis tombé aussi. C'est dingue, il y en a d'autres mais c'est une autre histoire.
La pire anecdote est quand nous sommes allés pour la première fois au Japon. Nous avions un manager hyper
radin et il nous a fait prendre la route la plus longue possible pour nous y rendre.
Il nous a fait passer par les quatre coins du monde pour faire des économies. Nous sommes partis d'Angleterre
pour Rome puis Paris puis de nouveau Rome, puis le Moyen-Orient puis l'Inde puis l'Alaska et ainsi de suite pour
arriver plus d'un jour plus tard au Japon. Nous avons appris à l'arrivée que le manager avait voyagé sur un vol
direct trois jours avant. C'était vraiment moche mais ce qui était sympa c'est que nous étions tous ensemble dans l'avion...
C'est tout simplement parce que j'aime sa musique.
Rory était un musicien exceptionnel.
Il jouait admirablement le rhythm'n'blues, le blues, le rock et c'était un homme adorable.
J'étais l'un de ses grands fans quand j'étais plus jeune puis j'ai eu la chance de devenir son ami
et plus je le connaissais en tant qu'homme, plus je l'admirais en tant que musicien. C'était un mec super.
J'ai voulu faire quelque chose de différent cette année et je me suis demandé ce que ça donnerait pour moi de jouer 90 minutes de Rory.
J'ai décidé de jouer sa musique en l'adaptant à ma propre façon de jouer et de chanter.
Il y aura toujours la patte de Rory mais même si tu essaies de jouer sa musique, personne ne sera jamais Rory Gallagher.
C'est vraiment ma façon de le remercier. C'est une célébration de sa musique et les gens ont l'air de beaucoup apprécier.
Oui, et voici le CD mesdames et messieurs, disponible sur mon site Internet berniemarsden.com
ça c'est de la pub… Nous avons rassemblé des morceaux. C'est un assortiment de sa période "Taste",
de son travail en solo et sont présents sur le CD David Levy et Richard Newman qui ont joué avec Rory
durant les quatre dernières années de sa vie.
Jim Kirkpatrick
, un tout nouveau guitariste, joue également sur ce CD.
Nous avons deux guitaristes, ce qui montre bien que je n'essaie pas de copier les morceaux de Rory, personne
ne peut copier Rory Gallagher, personne, mais c'est un bon groupe de rhythm'n'blues, très bon.
AM : Et ce CD s'appelle "Bernie plays Rory"
"Bernie plays Rory", un titre super difficile à trouver ! Mais comme tu le sais, c''est la première édition.
Il se peut qu'on y apporte quelques changements. Celui-ci va devenir un véritable collector.
Je ne sais pas encore mais d'ici à la signature avec la maison de disques, le CD va peut-être changer un peu.
Pour le moment, les gens qui viennent aux concerts repartent avec et c'est formidable.
(Rires) J'étais dans deux productions à Londres au National Theatre, le plus couru de la ville.
Les deux productions étaient du Shakespeare et dans l'une d'entre elles j'étais sur scène, oui, je jouais la comédie.
Et puis j'ai aussi fait un film en Allemagne, un film en six parties. Je jouais, certes, mais tout le monde a dit que
j'étais juste moi-même, je jouais mon propre rôle. C'était bien et très intéressant. J'ai fait de la musique pour les deux productions.
J'ai été piégé par la télé pour le film allemand car je pensais que le gars voulait simplement que
j'écrive la musique mais il m'a fait venir à Munich pour me dire "non, je vous veux dans le film".
J'ai répondu "vous ne m'avez jamais dit ça". Il a dit "si je vous l'avais dit, seriez-vous venu ?".
J'ai répondu "non". Alors il m'a demandé si je voulais bien le faire et j'ai dit oui. Et voilà.
Ils m'ont tellement bien doublé que lorsque je joue en Allemagne, tout le monde croit que je parle parfaitement la langue.
En fait, c'est faux, j'essaie toujours d'apprendre.
Oui, j'en ai fait pas mal ces dernières années. Je fais beaucoup de musique d'accompagnement pour HBO aux Etats-Unis.
J'en ai fait pour The Wire, The Shield et j'ai également composé des morceaux que vous avez pu entendre dans des
émissions diffusées sur MTV comme Ren & Stimpy. J'ai fait pas mal de choses aux Etats-Unis.
J'écoute toujours un peu de tout, des Beatles à Jimmy Smith, de Leadbelly à Rory ou à Steely Dan.
J'écoute tout. Tu sais, j'ai deux filles ado à la maison, je suis donc tout à fait au courant de la musique moderne.
Je suis allé voir Beyoncé il y a 3 semaines, c'était fantastique et la musique était excellente et
j'ai sans aucun doute passé un très bon moment. C'est une jolie fille et en plus, elle chante bien.
J'écoute tout le temps plein de choses différentes.
J'aime la petite boutique de musique en Angleterre dont je suis propriétaire, les vieux vinyles,
je collectionne les disques de blues et le jazz. Voilà le genre de choses que j'aime faire durant mes loisirs,
mais ça a toujours un rapport avec la musique. J'aime regarder les matches de foot et c'est à peu près tout.
Ce livre est magnifique. "
Party in the Paddock
" est une soirée de charité que nous organisons,
ma femme et moi-même, en collaboration avec deux autres personnes. Cette soirée a lieu généralement tous les
deux ans et nous récoltons des fonds pour la recherche sur le cancer et pour une fondation qui s'occupe des maladies
rénales en Angleterre. Je ne sais pas comment vous appelez ça en France. Nous en avons réalisé trois éditions à ce jour
et nous avons récolté presque 100000 £. Mon cher ami Jérôme Milliet a réalisé ce livre pour moi avec les photos de l'édition
de l'an dernier.
Roger Daltrey
en était la tête d'affiche avec
Zak Starkey
. Nous avions également
Robbie McIntosh
et
Marillion
. C'était tout simplement fabuleux et chacun a apporté sa contribution financière. Nous réalisons une vente aux enchères,
nous récoltons des fonds et chacun joue 25 à 30 minutes. C'est génial. Nous le faisons tous les deux ans. Je pense que nous
allons essayer de le refaire l'an prochain également en essayant de dépasser la barre des 100000 £.
C'est vraiment une opération formidable qui dispose de son propre site Internet partyinthepaddock.co.uk.
Ce livre est une grande nouveauté, je peux vous montrer celui-ci. Vous le voyez bien ? Et voilà, c'est le livre de
Party in the Paddock. Je vous le recommande chaudement. Consultez mon
site Internet
à ce propos.
AM : Ok, c'est terminé. Merci Bernie.