Interview - Jon LORD - Vendredi 24 Juin 2011
Festival "Blues en Bourgogne"
Merci beaucoup. C'est un plaisir d'être là.
AM : Quelles sont tes premières impressions sur ce festival ?
Il semble être géré par des gens très enthousiastes et ce depuis 20 ans.
C'est plutôt bon signe. Il est vrai que je ne joue pas très
souvent dans des festivals de blues. En revanche, j'ai fait beaucoup
de festivals rock par le passé. La personne qui gère ce festival est
quelqu'un de passionné, de très sympathique et qui semble très professionnel.
De plus, l'endroit et la région sont magnifiques.
C'est un lieu splendide et chargé d'histoire. Quand on est musicien,
on voyage beaucoup et on a l'occasion de voir des endroits fabuleux,
de jouer dans des lieux inhabituels comme celui-ci et de passer
quelques jours dans des lieux magnifiques. Être musicien, c'est un don du ciel !
C'est un miracle (rires). En résumé, l'histoire de l'orgue
Hammond
est la suivante : dans les années 20 ou 30, je ne suis pas très sûr des dates,
l'église que fréquentait un fidèle américain avait besoin d'un orgue.
Mais elle n'avait pas les moyens de s'offrir un orgue à tuyaux.
M. Hammond, horloger de profession, décida donc d'en fabriquer un.
Son idée était de simuler de manière électronique le son d'un orgue
d'église. Il y parvint grâce à un système de tirettes qui rentrent
et sortent, sur le dessus de l'orgue. L'idée est simple : plus on
fait sortir ces tirettes, plus le son est fort. Chacune d'entre
elles a un son différent tout comme les orgues à tuyaux classiques
que l'on trouve dans les églises. Il a conçu la sonorité qui rend
cet orgue si unique. Le son est généré mécaniquement par de petites
roues qui tournent très vite et produisent un signal électronique
converti ensuite en son grâce à je ne sais quelle magie qui opère
à l'intérieur. Voilà tout ce que je sais à ce sujet.
Cet orgue produit un son incroyable et si vous voulez le faire jouer
comme un orgue d'église, aucun problème. Mais il a bien sûr trouvé
sa voie dans le jazz puis dans la musique populaire.
Quelques grands musiciens l'on découvert : tout d'abord un gars nommé
Wild Bill Davis
puis ensuite,
Jimmy Smith
et
Jimmy McGriff
pour n'en citer que quelques-uns. De grands musiciens blues et
jazz qui se sont aperçus de la sonorité incroyable qu'il produit pour
ces styles de musique. Puis des gens de ma génération l'ont découvert
et se sont rendu compte qu'il est parfait pour la musique rock.
C'est un orgue extrêmement intelligent.
AM : En comparaison avec le piano, la technique est-elle très différente ?
Oui, par exemple, même si je ne peux pas te faire une démonstration,
je vais essayer de te le décrire. Si tu frappes une note sur un
piano comme ça (il imite le son " bump "), elle va résonner dans l'air.
Si tu fais la même chose sur un orgue Hammond, ça fait " bup ", juste " bup ".
Donc si tu veux jouer legato en douceur sur un piano, tu te sers de
tes doigts bien entendu mais également d'une pédale qui va soutenir
le son pour toi. Sur un orgue Hammond, tu n'as pas de pédale de ce genre.
La façon de jouer et le jeu des doigts sont différents. Je dois t'avouer
que lorsque j'ai commencé à jouer de l'orgue Hammond dans les années 60,
j'ai complètement ruiné ma technique de piano. Et quand j'ai recommencé à
jouer du piano au milieu des années 90, je me suis rendu compte que je
n'étais plus au niveau. J'ai du recommencer à travailler dur au piano pour
retrouver ma technique. Je peux désormais jouer des deux sans problème.
Mais les techniques sont très différentes.
Plutôt 1983.
AM : 83, ok, désolée. Quels sont tes meilleurs souvenirs avec ces deux groupes ?
Pour moi, il y a eu deux périodes formidables avec Deep Purple,
peut-être trois. Les deux plus importantes à mes yeux sont 69, 70 et 71,
les trois premières années dans le groupe avec
Ian Gillan
et
Roger Glover
au cours desquelles nous avons inventé quelque chose,
nous avons découvert quelque chose de très exaltant et, à mon avis,
de très bon. Je suis très fier de cette période qui est très importante
pour moi. Puis la reformation de 84-85. Ces deux ans furent également
source de beaucoup de plaisir avec ces cinq gars à nouveau réunis dans
une même pièce, se souriant mutuellement. C'était formidable. Je pense
donc que ces deux périodes étaient les meilleures. Le temps que j'ai
passé chez Whitesnake c'était comme des vacances. Je n'avais pas vraiment
de rôle défini au sein du groupe. J'étais juste un claviériste. C'était
le groupe de David et je n'étais supposé rester que deux ans. Mais les
deux ans se sont transformés en trois puis quatre puis cinq. Alors que
j'étais toujours membre de Whitesnake, j'ai reçu un appel de Ian Gillan
en 1983. Je me sentais inutile et j'avais décidé de quitter le groupe.
Je n'aimais pas l'orientation rock US que David lui donnait. J'adore
le style d'origine de Whitesnake, ce rhythm'n'blues blanc, que je trouve
très intéressant, plein d'humour et très fun car c'est la musique que
j'ai joué à mes débuts, dans mon premier groupe, j'ai cette musique dans
le sang. Donc, quand Whitesnake a commencé à changer, j'ai perdu ma
motivation au sein du groupe. Puis j'ai eu ce coup de fil de Ian Gillan
qui a changé la face du monde. Il a dit " veux-tu que l'on
reforme le groupe ? ". J'ai dit " quand ? ".
" Tout de suite ". " Oui, allons-y ! "
Oh oui. J'ai reçu un sympathique e-mail de leur part pendant
qu'ils étaient en tournée. C'était mon anniversaire la semaine
dernière ou la semaine d'avant. J'ai reçu des e-mails des deux
Ian et un coup de fil de Roger.
AM : S'ils te demandent un jour d'être leur invité pour un concert, est-ce que tu accepterais ?
Oui, je pense. Enfin, tout dépend pour quoi ils m'invitent.
Si c'est juste pour s'amuser un peu, je pense que c'est
une bonne idée. Je l'ai déjà fait. J'ai joué avec eux quelques fois.
Deux fois à Londres, une fois à Tokyo et je joue avec eux à nouveau
dans deux semaines. Nous partageons la même affiche. Je ne sais pas
si nous jouerons ensemble. Il faudra qu'ils en fassent la demande.
C'est tout à fait ça. En revenant du soundcheck il y a quelques minutes,
je me disais justement que j'ai vraiment de la chance de pouvoir jouer
ce que j'aime. Je pense que je le mérite. J'ai joué, en tant que musicien,
pendant près de 45 ans.
C'est long, ça représente beaucoup de travail et de stress.
De bons et de mauvais moments, des moments médiocres mais en général,
de bons moments. Je pense que lorsque j'ai quitté le groupe en 2002,
je me suis dit que j'allais faire une pause et réfléchir à ce que je
pourrais faire de ma vie. Tout ce que je savais était que continuer avec
Deep Purple serait un jeu qui n'en valait pas la chandelle. Je m'éloignais
de plus en plus de la musique et cela me demandait de plus en plus d'énergie.
De ce fait, je n'en tirais aucun bénéfice. Je pense que la chose la plus
importante est peut-être que ma performance s'en ressentait. Ce n'était pas
franchement mauvais en soi mais ça me donnait l'impression de travailler à
la chaîne quelque part. Le fait de refaire la même chose quasiment tous les
soirs a fait que l'improvisation s'en est allée peu à peu. Au contraire de
ce que nous avions fait en 94 sur Purpendicular avec
Steve Morse,
C'était tout bonnement fantastique. En 2001-2002, j'ai eu le sentiment que
j'avais envie de faire autre chose. Je ne mets pas le groupe en cause,
ce n'est pas leur faute, c'est la mienne. Je ne savais pas bien quoi faire
mais ce dont j'étais sûr c'est que je voulais écrire toutes sortes de musiques,
exprimer des choses que je n'avais pas pu exprimer jusque là.
C'était le moment de le faire.
Eh bien la réponse est fondamentalement oui et non. Oui sur
certains points et non sur d'autres. Attardons-nous tout d'abord
sur le non. Les membres d'un orchestre sont toujours des musiciens
en activité qui ont du cœur, une âme, des convictions et le désir
d'être aussi bons que possible. 99% de ce qu'ils jouent est écrit.
Ils essaient donc de donner vie à la musique. Bien entendu, pour
décrocher leur emploi, la démarche est complexe. Ils étudient
généralement pendant plusieurs années au conservatoire, en écoles
de musique, à l'université et la concurrence pour intégrer un
orchestre est rude. Ils sont simplement des musiciens bourrés d'émotion
et de feeling comme peuvent l'être les musiciens de rock, de blues ou
de jazz. La différence se fait uniquement au niveau du style et du contenu.
Ce que nous essayons de faire en tant que musiciens c'est transmettre
une émotion. Que cette émotion te transperce, que nous arrivions à nous
parler de cœur à cœur plutôt que d'esprit à esprit. Et je pense que
l'approche est la même que tu sois violoniste dans un orchestre
symphonique ou guitariste dans un groupe de rock.
Oui. Ça me tient à cœur et j'y ai beaucoup travaillé au cours
des quatre ou cinq dernières années. Je l'ai joué 60, 70 ou peut-être
80 fois sur les 8 ou 10 années passées. J'ai travaillé très dur sur
la partition pour la rendre la meilleure possible pour tirer parti du fait
que je suis bien meilleur compositeur que quand j'avais 28 ans.
J'en connais beaucoup plus sur l'orchestre, sur sa façon de sonner,
de fonctionner. Pardonne-moi si je suis un peu immodeste mais je pense
que c'est une belle œuvre. Je pense qu'elle véhicule un message,
qu'elle raconte quelque chose d'ultime. C'est vraiment une lettre
d'amour que j'envoie à mes deux grandes passions musicales : l'orchestre
et le groupe de rock. Dans cette lettre, je raconte que nous pouvons
jouer ensemble, réellement, si nous oublions nos différences.
C'est d'autant plus vrai de nos jours qu'en 1969 quand je l'ai écrite.
Donc ce que j'ai voulu faire, c'est enregistrer la version ultime en studio.
Il en existe deux versions live mais je voulais des conditions studio
de manière à avoir un contrôle total sur le son et l'interprétation.
Nous l'avons fait et en ce moment, je travaille à la finalisation.
Je vais faire appel à différents guitaristes pour chaque mouvement.
Nous voulons un guitariste plus blues pour le mouvement central.
Plusieurs personnes nous ont déjà dit être intéressées. J'attends donc
de voir quels sont les meilleurs. Pas les trois meilleurs mais les
trois les plus appropriés. Alors peut-être que quand je ne serai plus là,
cet enregistrement, lui, restera. De même que la partition et elle
racontera exactement ce que j'ai voulu dire. Dans 100 ans, les gens
pourront la jouer s'ils le souhaitent et sauront exactement comment
elle doit être jouée. Je voulais vraiment faire cet enregistrement
ultime et j'ai eu la chance de pouvoir le faire l'été dernier.
Eh bien, si tu le sais, tu peux peut-être m'expliquer ! (rires).
Je n'en ai aucune idée, vois-tu. Parfois ça vient au beau milieu
de la nuit, je me réveille et je me dis " oh qu'est ce que c'était
que ce truc qui me trottait dans la tête ". C'est très ennuyeux
pour ma femme car j'essaie de faire le moins de bruit possible pour
trouver une feuille de papier et elle dit : " Allume la lumière ! "
Et j'écris. Ça peut aussi arriver lorsque je me promène seul ou avec
mon chien dans la campagne, ou en improvisant au piano, parfois
c'est juste une bonne idée qui vient comme ça, parfois ça peut être
" un morceau (ndlt : en français dans le texte)" et tu dois travailler
à sa concrétisation, lui donner vie et l'affiner. Il y a l'inspiration
mais aussi la transpiration, elles vont de paire. J'aime ce processus,
je l'adore. Le fait de s'asseoir devant une feuille blanche avec un
stylo et soudain : oh cette idée, voyons où elle nous mène. J'adore ça.
C'est une des joies d'être musicien.
AM : Selon toi, qu'est ce qui est le plus difficile pour un jeune musicien ou compositeur ?
Le plus difficile pour un jeune musicien c'est de se faire accepter.
Ils sont tellement nombreux. La chose la plus difficile est de
rester patient et de continuer à travailler en espérant que quelque
chose se passe. Je pense que c'est ce qui doit être le plus
difficile à vivre. J'ai eu beaucoup de chance. J'ai travaillé
pendant presque cinq ans en tant que musicien avant Deep Purple.
Ça m'a demandé beaucoup de travail mais il ne se passait rien.
J'ai eu un succès modéré avec mon premier groupe, nous avons fait
un disque, nous avons été classés dans les charts pendant une
semaine puis plus rien. Lorsque j'ai écrit le Concerto for Group
and Orchestra, j'ai eu l'immense chance qu'il soit effectivement joué.
Sinon, il serait resté à l'état d'idée sur une feuille de papier
dans un tiroir. Il aurait pu y rester pour toujours. La chance
joue une part importante mais il est très difficile de dire à un
jeune musicien " peut-être que tu auras de la chance ". Ce qu'il
faut dire est " sois prêt quand ton heure viendra ". En d'autres terme,
il faut travailler, travailler, travailler, s'entrainer, s'entrainer
de manière à ce que quand vient ton heure, tu sois au mieux de ce que
tu peux donner. C'est vraiment tout ce que tu peux espérer.
AM : C'est peut-être de créer un son, son propre son.
Absolument. Il est certainement très important d'être perçu
en tant qu'individu dans le monde de la musique populaire
comme le blues, le jazz et le rock. Mais tu ne peux pas te
regarder dans le miroir et te dire, ok je vais être un individu.
Tout ceci fait partie du processus de travail. Tu dois travailler
dur pour découvrir quelque chose sur toi-même que tu considères
comme différent par rapport à quelqu'un d'autre.
Tout à commencé l'an dernier.
Pete York
, le batteur, m'a appelé et m'a dit " on m'a demandé de participer à un
festival de blues ". " Où ça ? ". " Quelque part en Allemagne,
en Rhénanie, et ils aimeraient que l'on joue ensemble. Toi et moi ".
Et j'ai dit " pardon ? ". En fait il a dit " c'est un festival de blues ",
car nous avons donné des concerts de blues auparavant, Pete et moi-même,
dans les années 80/90. Nous en avons fait quelques uns. Il m'a dit :
" ça te plairait ? ". J'ai répondu : " bien sûr".
Nous avons donc décidé d'en parler à
Miller Anderson,
Colin Hodgkinson,
Zoot Money,
et
Maggie Bell
Ça semblait une bonne idée. Puis nous sommes allés à ce festival
en Allemagne, près de Coblence, en Rhénanie et nous nous sommes
vraiment éclatés. Nous avons passé une soirée formidable à jouer
la musique que lui, moi et tous les membres du groupe jouons depuis nos
jeunes années de musiciens. Tu sais, ce bon vieux rhythm'n'blues
honnête et sans prétention, sans fioriture. Juste six musiciens qui
s'apprécient, qui aiment leur musique, qui veulent jouer ensemble et
dire au public " écoutez, je pense que vous allez aimer, venez,
joignez-vous à nous ". Donc nous avons fait ce concert puis on nous
a demandé d'en faire un autre et nous l'avons fait. Ensuite, des
organisateurs ont appelé mon agent pour demander si je serais d'accord
pour en faire d'autres. Et tu t'aperçois que, si tu mets mon nom sur
l'affiche, le public vient plus nombreux que s'il y a juste Miller ou
Pete, tout simplement à cause de mon succès passé. J'en suis très heureux,
ça me permet de revisiter mon passé, j'adore ça. Il n'y a aucune prise
de tête, pas de stress, seulement du plaisir à l'état pur. Ça représente
un gros travail, bien entendu, vous devez jouer, vous donner un maximum
et faire vibrer la musique, la faire vivre mais, bon Dieu, je m'éclate.
Je pense que d'ici la fin de l'année, j'aurai fait 18 ou 20 concerts
de ce type et pour l'an prochain, les organisateurs appellent déjà.
Peut-être que je devrais redevenir musicien de R'n'B pour quelques
années avant de me consacrer à nouveau à la composition.
Je ne suis pas sûr qu'on puisse appeler ça des passe-temps.
Je vais te donner une réponse très banale : malheureusement,
la musique n'est pas seulement ma vie, c'est aussi mon passe-temps.
J'adore ça. J'aime lire sur la musique, sur son histoire, sur la vie
des compositeurs, en apprendre davantage sur tel ou tel style.
C'est en quelque sorte un passe-temps. J'adore la lecture.
J'aime skier également mais je ne pratique plus autant qu'avant.
Je ne peux plus aller aussi vite qu'avant. En fait, si, j'en suis
capable mais je suis inquiet de ce qui se passerait en cas de chute.
Quand tu arrives à mon âge tu n'as pas particulièrement
envie de tomber à 60 kilomètres à l'heure, vois-tu. Mais j'adore le ski.
AM : Est-ce que tu skies en France ?
Oui, j'ai skié en France plusieurs fois, dans les 3 vallées.
Mais ma station de prédilection est Zermatt au sud de la Suisse, dans la vallée.
Oui.
AM : Tu as fait une école d'art dramatique.
J'ai fréquenté une école d'art dramatique pendant deux ans et demi.
J'adore jouer la comédie mais vois-tu, lorsque j'ai quitté cet école,
nous étions 500 acteurs pour 50 rôles à pourvoir. Donc je n'ai pas
eu l'occasion de beaucoup jouer. J'ai fait une apparition dans une
pièce historique. Je me tenais là avec une lance à la main et je
disais quelque chose du genre : " Ah...le roi arrive ". Juste une ligne,
en fait. Je jouais donc du piano pour essayer de gagner ma vie
et voilà le résultat.
Mes projets sont simplement de continuer à jouer là où l'on m'invite.
Dans un futur proche, j'ai des demandes pour jouer mes concerts
symphoniques, le Concerto , la suite Sarabande, mais aussi pour jouer
avec le Blues Project ou dans des salles plus petites comme je le fais
parfois avec juste un piano, un violon, un violoncelle, des percussions
et quelques voix, un peu comme dans une église, de la musique de chambre
en quelque sorte. Je ne sais pas comment appeler ça. En tout cas, mes
souhaits sont que l'on continue à me demander de jouer. J'espère rester
en bonne santé. Je le suis et, je touche du bois, j'espère le rester.
Je souhaite également que ma famille soit en bonne santé, que la musique
ne devienne pas folle, que les gens se souviennent que c'est l'expression
d'une interprétation. Bien entendu, on l'enregistre, on l'écoute sur
ordinateur, sur un iPod. Dieu seul sait comment nous l'écouterons dans 10 ans.
Peut-être qu'elle sortira de nos branches de lunettes, qui sait. Mais une
chose est sûre : la bonne musique est celle que l'on joue, qui touche le
cœur du public. J'espère donc pouvoir continuer à le faire aussi
longtemps que possible.
AM : Merci beaucoup pour nous avoir consacré du temps.
Ce fut un réel plaisir.
AM : Nous te souhaitons un excellent concert ce soir dans cet endroit magnifique.
Merci à vous.